Le baromètre annuel Deloitte, réalisé par l’IFOP, vient de paraître début mars 2014. Il s’appuie sur un panel représentatif de plus de 2 000 Français et porte sur la perception par la population du système de santé français, ses points forts et ses faiblesses afin de tenter d’y apporter des améliorations.
Il en ressort un intérêt croissant de la population sur les questions de prévention des risques, de coordination des soins via le parcours de santé, de l’importance de l’accessibilité aux soins, de l’e-santé et enfin pour la maitrise du budget santé.
L’étude soulève 8 éléments clés :
- 9 Français sur 10 jugent essentielle la limitation des dépassements d’honoraires
- 88% des Français jugent importante la mise en place de structures de proximité regroupant plusieurs professionnels de santé dans un même lieu
- Pour 93% des Français, la coordination des acteurs représente l’orientation portée par les pouvoirs publics la plus importante, cependant deux tiers d’entre eux ne constatent pas d’évolution dans ce domaine
- La prévention désormais plébiscitée et importante pour 87% des Français
- 40% des Français sont prêts à payer un supplément à leur mutuelle pour bénéficier de services de prévention
Plus de 80% des Français se montrent favorables à l’utilisation de l’e-santé - Il apparaît primordial de rassurer sur la gestion de la confidentialité des données et la limitation des erreurs techniques qui peuvent constituer une source d’inquiétude pour plus de 40% des Français en matière d’e-santé
- Si L’ANI est très bien accueillie par 78% des Français, 49% d’entre eux pourraient avoir recours à une sur-complémentaire pour augmenter le niveau de remboursement de leurs dépenses santé
De ce constat découle 5 recommandations essentielles à mettre en œuvre par les acteurs du secteur de la santé, pouvoirs publics, mutuelles et autres professionnels.
1 – Favoriser la maitrise du budget santé et l’accessibilité aux soins
Dans un contexte économique difficile, il faut favoriser la maitrise du budget santé et améliorer l’accessibilité aux soins pour tous.
Conscient de l’importance de la hausse des dépenses de santé qui ne leur parait pas justifiée, les français pensent qu’il est essentiel de limiter les dépassements d’honoraires, mesure jugée nécessaire pour plus de la moitié des français. Un autre point très important est la création des réseaux de professionnels de santé, travaillant avec des tarifs avantageux, négociés par leur mutuelle. Enfin, hors urgence, le choix d’un établissement spécialisé est un critère de choix important pour plus de la moitié des interrogés.
2 – Assurer une meilleure efficience de la coordination des acteurs, du premier recours, de l’action sanitaire et du médico-social grâce à une refonte du parcours santé
Il faut assurer une meilleure efficacité de la coordination des professionnels grâce à un parcours santé mieux conçu.
Un parcours santé efficace permet en effet de dispenser des soins adaptés, réalisés par les professionnels appropriés, dans les meilleures structures, au moment opportun et au coût le plus bas. Les Français sont unanimes à ce sujet, 93% d’entre eux jugeant ce point essentiel, et sont de plus en plus demandeurs d’informations et d’éducation, le médecin restant leur interlocuteur privilégié.
3 – Renforcer et rendre plus visible la prévention santé pour mieux gérer les risques
Ce point est considéré comme important par plus de 87% des Français qui plébiscitent son rôle et son efficacité sur la santé et sur la diminution des coûts. Pour la très grande majorité des sondés, la prévention limiterait les maladies notamment les plus graves et donc les coûts associés et le déficit de l’Assurance Maladie.
Les institutions publiques, les professionnels de santé et les mutuelles apparaissent aux yeux des Français comme les trois acteurs les plus légitimes en matière de prévention.
4 – Proposer des services innovants et à forte valeur ajoutée pour le patient : l’e-santé à la traîne en matière d’usages
En France, l’e-santé semble être insuffisamment prise en compte par la population.
Pourtant, elle permet de donner plus d’accès aux soins aux secteurs mal desservis, améliore leur efficacité, optimise la coordinations des professionnels de santé, favorise la qualité et la sécurité du système de santé, ce qui est reconnu comme utile par 82% des interrogés.
Toutefois, le respect de la confidentialité des données et le risque d’erreurs techniques restent une source d’inquiétude pour 40% des sondés.
5 – Répondre aux enjeux de l’ANI grâce à la surcomplémentaire santé
La généralisation de la complémentaire santé à partir du 1er janvier 2016, qui s’appliquera à l’ensemble des salariés reste extrêmement méconnue. En effet, 50% des Français n’en ont pas entendu parler, et 30% n’ont pas une idée claire de son contenu.
Les acteurs du marché vont devoir redoubler d’efforts pour trouver des solutions au passage d’un grand nombre de personnes en contrat individuel (très rentables) à la généralisation des contrats collectifs (généralement mieux négociés).
Les « surcomplémentaires », c’est à dire des garanties optionnelles proposant des meilleures garanties que la complémentaire simple, sont une piste très intéressante : 49% des Français pourraient y avoir recours pour augmenter leur niveau de couverture et 26% pour les nouveaux services dont ils pourraient bénéficier (ex : assistance, prévention, accompagnement des personnes dépendantes,…)
Source : www.deloitte.com
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