Les élections professionnelles dans la fonction publique se sont tenues le jeudi 4 décembre 2014 et pour la première fois, simultanément dans l’ensemble de la fonction publique.
Un scrutin important, notamment dans le domaine de la protection sociale puisque les représentants syndicaux siègent dans les Comités Techniques qui doivent être consultés lors de la procédure de convention de participation.
Quels étaient les enjeux avant le scrutun ?
- Le manque de légitimité pour les futurs accords entre les organismes syndicaux et les employeurs (Etat, collectivités, Hôpitaux) en cas de forte abstention.
- Une abstention liée à la perte de confiance des fonctionnaires :
- dans le système politique qui ne les valorise plus :
- les 2 partis qui se partagent le pouvoir conduisent des réformes libérales allant à l’encontre des services publics,
- une partie des fonctionnaires est attirée par le discours emprunté par le FN (défense du service public, laïcité,…) : 36% des fonctionnaires ont voté FN au 1er tour de la présidentielle en 2012 ; 22% aux européennes de 2014,
- dans leur expertise et dans leur travail au quotidien :
- le décalage entre la qualification des fonctionnaires, les missions exercées (phénomène des catégories B et C surdiplômés), le dénigrement quasi-systématique de leur travail et de leur rôle, le gel du point d’indice depuis 2010, l’augmentation des charges de travail et de l’insatisfaction des usagers du fait des suppressions de poste,…
- la décentralisation territoriale a renforcé le pouvoir des élites politiques régionales et des professionnels de la politique au détriment de l’autonomie et de l’expertise professionnelle des fonctionnaires ; la récente création des métropoles accentuant cette analyse,
- dans les élus syndicaux qui prétendent aujourd’hui les représenter :
- En France, les fonctionnaires sont la catégorie de personnel la plus syndiquée mais s’ils étaient 52% à se déclarer « tout à fait confiants » dans leur syndicat en 2011 ; ce chiffre est tombé à 31% en 2014 (baromètre de confiance politique du Cevipof),
- La division syndicale qui rend inaudible tout discours d’intérêt général,
- La possibilité d’un éclatement encore plus grand des confédérations syndicales, entrainant une dérive corporatiste des gros bastions au détriment des petits.
- dans le système politique qui ne les valorise plus :
- L’impact du mode de scrutin par voie électronique sur la participation.
Pour quels résultats ?
- L’absention massive est confirmée et en hausse, avec une abstention à 47,2% contre 45,4% en 2011, ce qui est d’autant plus significatif que le nombre d’inscrits a augmenté de 3,8% (+187670 inscrits) ; le nombre fonctionnaire n’ayant pas voté passant de 2,26 millions à 2,44 millions.
- L’abstention est plus forte voire très significative dans les ministères ayant mis en place le vote électronique (notamment Education Nationale, Enseignement Supérieur, Enseignement privé, Affaires étrangères) et ne l’est pas dans les autres ministères.
- La répartition des suffrages entre les organisations syndicales est quasi stable même si certaines évolutions sont notables : CGT = 23,1% (-2,4 pts) ; CFDT = 19,2% (+0,1 pt) ; FO = 18,6% (+0,5 pt) ; UNSA = 10,3% (+1 pt) ; FSU = 8% (-0,2 pts) ; Solidaires = 6,8% (+0,2 pt) ; CFTC = 3,3% (-0,7%) ; CGC = 2,9% (stable) ; FA-FP = 2,6% ; FGAF = 1,9% (+1,2%) ; Autres = 3,3%
- FO, UNSA, CGC et FGAF progressent dans les 3 fonctions publiques
- La CGT et la CFTC perdent dans les 3 fonctions publiques
Vous pouvez consulter les résultats officiels communiqués par le Ministère de la fonction publique :
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